Une question de visibilité

Voyons quels sont les risques associés à la présence de précipitation (pluie, neige, grêle) et de nuages brumes ou brouillards.

Précipitations

En dehors de la limitation de la visibilité, les précipitations ne constituent un facteur de risque important. Voler dans de la pluie limite la visibilité mais celle-ci reste généralement suffisante.

Il faut quand même citer le cas particulier des grêlons qui peuvent endommager le revêtement de l’aéronef où celui très spécifique des pluies verglaçantes qui provoquent un givrage important (décrit plus précisément dans l’article sur les conditions givrantes). Le risque est bien réel mais les conditions dans lesquelles se forment les grêlons ou les pluies verglaçantes sont exceptionnelles et généralement plutôt faciles à anticiper.

Les précautions à prendre sont les suivantes :

  • Eviter les zones de pluies et les bases des cumulonimbus.
  • Lors de la préparation d’un vol hivernal, faire un point sur les risques de précipitations et de pluies verglaçantes.

Nébulosité (nuages, brumes et brouillard)

La nébulosité concerne l’ensemble des particules pouvant être en suspension dans l’air et qui en altèrent la transparence du milieu. Le risque principal est occasionné par la présence de nuages brumes et brouillards qui conduit à une perte de visibilité et, par la suite,  une désorientation spatiale du pilote (impossibilité de se positionner par rapport à la verticale) si l’avion n’est pas équipé d’instruments inertiels comme l’horizon artificiel.

Le vol VFR doit pouvoir se dérouler exclusivement en dehors des nuages et brouillards (visibilité inférieure à 1000 m) et a fortiori compris pour atterrir et décoller. Un vol IFR peut traverser une couche nuageuse et doit respecter des limites propres à l’aéronef pour les atterrissages dans un brouillard. Il s’agit d’une consigne de remise de gaz si la piste n’est pas aperçue en dessous d’une certaine altitude.

Pertes d’informations liées aux brumes et à la direction du soleil. (CC ATConcept)

Il est donc primordial de respecter les règles de séparation avec les nuages (voir « navigation et sécurité »). Cependant, une marge de sécurité supplémentaire est généralement observée par rapport aux limitations de visibilité pour le vol à vue dans une brume (altération de la visibilité). Cette limite de 1500 m ou 30 s de vols est d’une part difficile à apprécier précisément lorsqu’on est en l’air et de plus, on s’expose dans ces conditions à une évolution défavorable des conditions. Elle constitue une référence légale notamment pour les assurances ou les organismes qui déterminent les causes des accidents (en France , il s’agit du BEA) mais dans la pratique des précautions supplémentaires sont prises (limiter le vol en local d’un terrain, retourner au terrain si les conditions s’approchent de la limite, s’éloigner des reliefs ..).

Le cas du vol dit « on top » est un cas typique de vol VFR respectant l’ensemble des limitations mais pour lequel la prise de risque doit être soigneusement évaluée.

  • La proximité du sol accentue les risques liés à l’altération de la visibilité.
  • Lors d’un vol en montagne, dans une vallée obstruée par des nuages, brumes ou brouillards, des précautions supplémentaires sont prises.

Une bonne préparation du vol (couverture nuageuse, point de rosée, hauteur du plafond) évite de se retrouver dans une situation difficile.

Globalement, les situations ayant conduit à des accident en VFR par perte de visibilité concernent essentiellement des pilotes ayant pris la décision de voler tout en conscience du risque.

S’informer avant de voler

Parmi toutes les sources de prévision ou d’information certaines retiennent l’attention du pilote par leur spécialisation au domaine de l’aéronautique.

Les messages aéronautiques comme les METAR (observation) et TAF (prévisions courtes) décrivent les conditions météorologiques autour de certains aérodromes accueillant des vols commerciaux.

  • S’il n’y a rien à déclarer de ce point de vue, le code CAVOK (contraction de Ceiling And Visibility OK) est utilisé.
  • Sinon, la présence de nuages est décrite par couche nuageuse dont on précise l’altitude en pied ainsi que l’importance sur une échelle de 1 à 8 (octat)

Exemple : Le TAF suivant prévoit une absence de phénomène limitant la visibilité (CAVOK) dans les 24 H avec tout de même une possibilité d’apparition de couches nuageuses dans la nuit (BKN 600 ft au dessus du sol et OVC 700 ft au dessus du sol) avec des averses intermittentes de neige (SN).

TAF: LFLC 180800Z 1809/1909 18007KT CAVOK BECMG 1813/1815 35005KT PROB30 TEMPO 1822/1904 BKN007 FM190400 35012KT 9999 OVC006 PROB30 TEMPO 1904/1909 -SN

Extrait du guide aviation météo de Météo France

Les cartes de temps significatif TEMSI (ou SIGWX comme significant weather)font également état des phénomènes altérant les conditions de visibilité sous forme de symboles significatifs. Les phénomènes les plus fréquents ont pour origine la condensation de gouttelettes d’eau ou de cristaux de glace, mais il convient de connaitre mécanismes conduisant à une réduction de visibilité sans pour autant que l’air soit saturé en humidité.

On peut citer :

  • Les fumées importantes,
  • les brumes sèches,
  • vents de sable,
  • concentration anormale en poussières,
  • ou phénomènes liés à des éruptions volcaniques.

Pour ces derniers, il convient de rajouter que les poussières volcaniques peuvent endommager les réacteurs des avions et certains se souviennent de l’éruption du volcan Islandais Eyjafjallajökull qui avait cloué au sol une bonne partie des avions commerciaux en Europe.

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