Reconnaître les différents nuages
Les formes que peuvent prendre les nuages peuvent sembler infinies mais il n’en est rien. On peut même, en les classant suivant leur aspect général et leur altitude se contenter d’une dizaine de types différents.
Types de nuages en fonction de leur altitude
La troposphère est l’espace dans lequel se forment les nuages. Afin de classer les nuages on les situe dans un ou plusieurs de ces trois étages :
- l’étage inférieur : du sol à 2000 m,
- l’étage moyen : de 2000 à 6000 m,
- l’étage supérieur : au-dessus de 6000 m
Les nuages de l’étage supérieur sont constitués de cristaux de glace. Leurs noms contiennent le préfixe « cirro » signifiant « cheveux » en latin.
Les nuages de l’étage moyen sont, en général, constitués de gouttelettes d’eau. Toutefois on peut y trouver des cristaux de glace si la température est suffisamment basse. Leurs noms débutent par le préfixe « alto» signifiant « haut» en latin.
Les nuages de l’étage inférieur sont constitués de gouttelettes d’eau. Leur nom est exempt de préfixe.
Enfin, il existe des nuages à grand développement vertical qui s’étendent sur deux ou trois étages. Leur constitution peut varier selon la partie du nuage.
Etage supérieur | Cirrus, Cirrostratus, Cirrocumulus |
Etage moyen | Altostratus, Altocumulus |
Etage inférieur | Stratus, Stratocumulus, cumulus |
Sur plusieurs étages | Nimbostratus, Cumulus congestus, Cumulonimbus |
Les nuages à grand développement vertical n’occupent pas toujours sur les trois étages. Par exemple, les cumulus prennent toujours naissance dans l’étage inférieur mais ne dépassent pas toujours ce niveau de la troposphère. Toutefois il est fréquent qu’ils se développent dans l’étage moyen. On parle alors de cumulus congestus. Si enfin les conditions d’instabilité sont suffisantes, il se peut qu’ils atteignent l’étage supérieur.
Les principales formes de nuages
Les cumulus (Cu)
Les cumulus sont des nuages dont la base, plate et sombre, se situe dans l’espace inférieur. Leur partie supérieure, fait penser à un chou-fleur. Ils sont bien détachés les uns des autres et peuvent se présenter isolés ou en banc dans la traîne d’une perturbation notamment.
Les cumulus sont le signe que l’air est instable (présence de courants ascendants et de turbulences). Les plus gros spécimens peuvent produire des averses.
D’un point de vue étymologique, « cumulus » signifie « qui se développe verticalement » et sera toujours associé à un air instable.
D’un point de vue étymologique, « cumulus » signifie « qui se développe verticalement » et sera toujours associé à un air instable. Les cumulus servent de repère aux pratiquants de vol à voile car ils surplombent des thermiques suffisants pour prendre de l’altitude.
Les cumulus servent de repère aux pratiquants de vol à voile car ils surplombent des thermiques suffisants pour prendre de l’altitude.
Les stratus (St)
Les stratus sont des nuages bas et gris qui se présentent en banc plus ou moins compacts et peu épais. Leur base peut être très près du sol. Ils peuvent accompagner une perturbation ou résulter de l’élévation d’un brouillard en conditions anticycloniques.
Les stratus sont problématiques pour les pilotes même en IFR en raison de leur proximité avec le sol et le fait qu’ils puissent s’accrocher aux reliefs.
Les cumulonimbus (Cb)
Le cumulonimbus est le résultat de l’expansion verticale d’un cumulus dans un air très instable, ou se développent des courants ascendants puissants.
Sa large base, proche du sol, est très sombre. Les cumulonimbus présentent souvent une partie intermédiaire en choux fleur et supérieure en forme d’enclume au niveau de la tropopause.
Ils donnent naissance à des orages et des averses violentes. Parfois de grêle. L’activité électrique qui produit générera de la foudre dans le rideau de pluie, est aussi due à des déplacements de charges électriques verticalement au cœur du nuage. La traversée des cumulonimbus est particulièrement dangereuse pour les aéronefs en raison des très violentes turbulences que l’on y rencontre, de la présence de grêlons, des thermiques puissants, et de la foudre. Les cumulonimbus peuvent se rencontrer de manière isolée (les après-midi d’été) ou en lignes de grain dans les fronts froids des perturbations hivernales. Accompagnés d’autres nuages, ils peuvent ne pas être visibles. Nimbostratus
Les nimbostratus (Ns)
Les nimbostratus sont des nuages de grandes dimensions verticales et horizontales.
Leur base est uniformément sombre et ils sont si vastes qu’ils peuvent dissimuler des cumulonimbus.
Ils constituent en fait le cœur fronts chauds. Sous ses nuages les pluies sont souvent abondantes et continues. Les nimbostratus ne posent pas de problème particulier pour les vols IFR qui peuvent les traverser. Par contre, leur présence limitant fortement la visibilité, les vols VFR sont généralement impossibles.
Les strato-cumulus (Sc)
A la fois stratus et cumulus, ces nuages se présentent en couche nuageuse gris (leur coté « strato ») et légèrement bourgeonnant (leur coté « cumulo »). Ils sont souvent soudés entre eux et présentent alors une couche uniforme. Ils donnent rarement des précipitations. Voler en VFR au-dessus d’une couche de stratocumulus n’est pas en soi interdit. Cela s’appelle « voler on-top ». Il faut tout de même s’assurer de pouvoir par une trouée de ciel clair regagner le plancher des vaches.
Les altostratus (As)
Les altostratus se présentent sous forme d’une couche grisâtre ou bleuâtre dont l’aspect peut être strié ou uniforme. Selon leur épaisseur le soleil peut être ou non apparent au travers de la couche.
Les altocumulus
Les altocumulus se présentent en banc ou nappe plus ou moins uniforme selon que les nuages sont soudés ou non.Ils sont assez similaires aux strato-cumulus mais leur base est plus élevée.
Les cirrus
Les cirrus sont des nuages très élevés (6000 à 12000 m) constitués de cristaux de glace et présentant l’aspect de fins cheveux. Ils se présentent isolés ou en bande étroite et leur faible épaisseur ne gêne pas la luminosité.
Les cirrostratus (Cs)
Contrairement aux cirrus, les cirrostratus se présentent en voile très étendu (ils peuvent couvrir la totalité du ciel visible). Ils présentent souvent une couleur blanchâtre et au travers de la couche le soleil est souvent entouré d’un halo.
Les cirrocumulus (Cc)
Ils se présentent en nappe peu épaisse composée de petits éléments granulaires qui peuvent être soudés ou non. Ils sont de couleur blanche et restent dans le bas de l’étage supérieur (vers 6000 – 7000 m).
Des nuages semblables apparaissant dans le sillage des avions de ligne, par leur aspect cumuliforme donné par la température élevée de la vapeur en sortie de réacteur ils s’apparentent à des cirrocumulus peu épais dont la durée de vie est généralement de quelques secondes à quelques minutes. S’ils apparaissent dans une masse d’air déjà proche de la saturation celle-ci peut atteindre plusieurs heures. Ils évoluent alors pour prendre la forme de cirrostratus en ligne.
Les cirrocumulus de sillage (à ne pas confondre avec les « chemtrails », terme utilisé sur les réseaux sociaux proposant que l’on déverse sur eux des produits chimiques) font actuellement l’objet d’études afin de déterminer leur rôle dans le réchauffement climatique. En effet, d’après certains modèles, les nuages de l’étage supérieur, sembleraient être assez transparents à la lumière du soleil alors qu’il bloqueraient les infrarouges de façon assez efficace provoquant ainsi un forçage radiatif positif.
Mesurer la densité de la couverture nuageuse
La couverture nuageuse se mesure en octats (8ème de ciel).
- De 1 à 2 octats on qualifie la couverture de faible,
- de 3 à 4 octats on qualifie la couverture d’éparse,
- de 5 à 7 octats le ciel est dit couvert avec des trouées de ciel bleu,
- au-delà de 8 octats, le ciel est qualifié de bouché.