L’aviation puissance de destruction
La seconde guerre mondiale a fait plus de victimes que toutes les autres. L’aviation, par ses bombardements stratégiques sur les populations civiles participe à l’horreur et l’on peut garder comme image de la puissance aérienne les photo de ces villes réduites en cendres. Les deux camps se livrent a une escalade de la puissance des armes employées aux moyens de les délivrer par les airs.
En Europe
Au début de la guerre, les allemands gagnent du terrain facilement en Europe grâce à leur stratégie de guerre éclair. Mais les capacités de la RAF a bombarder des villes Allemandes va pousser Hitler a tenter (en vain) de supprimer cette menace.
L’appel du 18 juin 1940 du général De Gaulle conduit certains français à rentrer en résistance et d’autres à rejoindre l’Angleterre pour constituer les forces françaises libres. Ainsi de nombreux pilotes français serviront sur les théâtres de guerre en Russie (escadrille Normandie-Niemen) en Afrique (Escadrille de chasse N°1) ou en Angleterre comme l’as des as français Pierre Clostermann
La bataille d’Angleterre succède à la bataille de France. C’est est la première bataille de l’histoire entièrement livrée dans les airs, se déroula de juillet 1940 à mai 1941.
« S’ils bombardent nos villes, nous raserons les leurs, s’ils lâchent des centaines de bombes nous en lâcherons des milliers » (A Hitler)
Des colonnes de bombardiers escortées de chasseurs opérant de nuit, déversent des pluies de bombes sur les grandes villes ou sur des zones stratégiques. Deux chasseurs emblématiques de la RAF et de la Luftwaffe sont le Supermarine Spitfire anglais et le Messerschmitt BF109 Allemand. Ce dernier possède un meilleur rapport poids-puissance mais son rayon d’action sera une vraie limite pour combattre loin de sa base.
Jusqu’en septembre 1941 la majorité des cibles sont militaires mais la bataille rentre ensuite dans une phase de bombardements civils au cours de laquelle de nombreuses villes seront sévèrement touchées. Parfois quasi détruites.
Un des plus célèbres bombardiers de la seconde guerre mondiale, le B-17 « flying fortress » prend part aux opérations alliées sur l’Allemagne et la Méditerranée notamment.
La bataille est finalement gagnée par les anglais pour plusieurs raisons :
- Ils sauront d’une part fabriquer suffisamment d’avions pour combler le retard qu’ils avaient au début du conflit,
- d’autre part ils ont progressé dans l’art du combat aérien,
- Enfin qui ont profité également d’un réseau complexe de radars qu’ils avaient choisi de développer a partir de 1935 (année du dépôt du brevet par par Sir Robert Watson-Watt).
usine de fabrication des Spitfire (Coventry) Bombardier allemand Do 17
Les station d’émission émettaient des ondes radar qui, lorsqu’elles revenaient par écho permettaient de situer les avions ennemi et leurs déplacements. Le fighter-command de la RAF, avait une vision quasi en direct de la situation et pouvait prendre des décisions appropriées en quelques minutes.
La bataille du pacifique
Le 7 décembre 1941, la bataille du Pacifique débute par la célèbre attaque de Pearl Harbor. Entre 8H et 10 H Les japonais mènent une attaque aéronavale surprise sur la base militaire américaine détruisant 300 avions, et les navires a quai.
Comme en Europe, l’aviation est un enjeu important de la bataille du pacifique. Le territoire a conquérir est disséminé en de nombreux archipels sur la plus grande étendue d’eau de notre globe. Le nombre de porte-avions est donc un atout décisif mais aussi une cible prioritaire pour les ennemis.
La guerre dépasse largement la zone pacifique elle s’étend aux Philippines qui sont le théâtre en octobre 1944 de la plus grande bataille aéronavale de l’histoire dans le golfe de Leyte. Les américains engagent alors près de 34 porte-avions et près de 1700 avions. C’est au cours de cette bataille, que, pour la première fois un pilote japonais (kamikaze) réalise une attaque suicide sur un navire ennemi.
Parmi les avions célèbres on peut citer :
- Coté japonais les chasseurs-bombardiers Mitsubishi A6M « zéro », avions polyvalents qui pouvaient décoller du sol ou d’un porte-avions.
- Coté américain on ne retrouvait pas, sur les bateaux le célèbre chasseur P51 Mustang qui opérait depuis des bases terrestres. Une flotte dédiée aux opérations navales était utilisée dont le fameux chasseur F4U Corsair avec ses ailes en forme de mouette inversée ou le bombardier B-25 Mitchell qui a fait sa réputation lors du bombardement de Tokyo : l’opération « Doolitle ».
Chasseur p51 Mustang américain Bombardier B 25 Mitchell Chasseur F4U Corsair Bombardier en piqué Japonais D3A Chasseur-Bombardier Japonais A6M « zéro »
La victoire des alliés
En Europe l’Allemagne est très affaiblie. Dans l’incapacité de maîtriser le ciel d’Angleterre, elle s’est lancée depuis 1942 dans de coûteux programmes de développement.
En juin 1944, L’Allemagne utilisera pour la première fois de l’histoire de la guerre un engin volant sans pilote : le V1. Volant signifie qu’il comprend des dispositifs de contrôle (même sommaires) du vol c’est a dire des ailerons, une dérive et une profondeur.
Il est propulsé par un pulsoréacteur (dont l’invention date de 1930). Il s’agit d’un simple tube de combustion avec système d’injection de carburant et de mise a feu. Cela ressemble au statoréacteur mais vous savez (voir l’admirable article sur le fonctionnement des réacteurs) que ce dernier ne peut fonctionner qu’au delà d’une certaine vitesse car sinon, les gaz seraient expulsés des deux cotés. Le pulsoréacteur est doté de clapets d’entrée qui se referment le temps de la combustion. L’injection de carburant n’est donc pas continue mais cyclique d’où le nom donné à ce type de réacteur. (pulso… évoquant une pulsation). Le pulsoréacteur est le premier missile de croisière de l’histoire de l’aéronautique.
En septembre 1944 : l’Allemagne envoie sur Paris pour la première fois un deuxième type d’engin qui n’est pas une évolution du premier comme le laisserait à penser son nom mais un missile utilisant un système de propulsion tout à fait nouveau. Le V2 est un missile a moteur-fusée qui s’avérera très coûteux a développer relativement a son efficacité.
Le moteur fusée, inventé dans les années 20, embarque à la fois le carburant et le comburant nécessaire a la combustion et continue donc de fonctionner a très haute altitude. Le V2 servira d’exemple après-guerre pour le développement des missiles balistiques et des lanceurs d’engins spatiaux. Son inventeur, Wernher Von Braun fuira vers les Etats-Unis à la fin de la guerre où il participera au développement des premiers missiles américains. Il inspirera aussi Hergé pour l’album « objectif Lune paru » en 1953. La ressemblance entre le missile allemand et l’oeuvre du professeur tournesol est assez frappante d’ailleurs.
missile de croisière V1 a pulsoréacteur Me 262 missile V2 a moteur fusée.
L’idée de propulser un avion de combat piloté par réacteur s’est aussi concrétisée en 1944.
Il aura fallu attendre 5 années depuis le premier vol d’un prototype à réaction le Heinkel H178 en 1939. Le développement du Messerschmitt Me262 débute en 1942 pour une mise en service en avril 1944 soit à la toute fin de la guerre.
Coté allié, Un autre engin volant fera une apparition remarquée lors de la seconde guerre mondiale : le planeur. Il ne s’agit pas ici du paisible biplace glissant dans les ascendances sur les pentes des montagnes et capable de rester des heures en l’air. Les planeurs de transport de troupes sont lourds et leurs performances de vol ne leur permettent pas de parcourir de grande distances en plané. Ils étaient tractés par des remorqueurs jusqu’à la verticale d’un théâtre d’opération. Une fois sur place, le câble était détaché et le planeur descendait jusqu’à un terrain d’atterrissage qui était la plupart du temps un pré à vaches (d’où l’expression se vacher que l’on emploie lorsqu’on est contraint d’atterrir en dehors d’un aérodrome).
Donc le planeur était utilisé comme un simple atterrisseur dans une démarche identique identique à celle des parachutages. Il permettait également de déposer de petits engins militaires en même temps que des troupes.
Autre avion emblématique de la seconde guerre mondiale, le P-38 Lightning fut l’un des plus apprécié des pilotes. A la fois avion de chasse et avion de reconnaissance, cet avion bi-poutre au profil aisément reconnaissable pouvait, en piqué, voler dans le domaine transsonique et approcher donc la vitesse du son. C’est à son bord, lors d’un vol d reconnaissance sur la Méditerranée que Antoine de Saint-Exupéry trouva la mort en 1944.
Le 6 juin 1944, c’est le débarquement de Normandie. L’épilogue de l’occupation Allemande de l’Europe est proche.
Dans le Pacifique, à partir du mois de de juin 1944, le bombardier américain à long rayon d’action (9000 km) B-29 Superfortress a été utilisé pour bombarder les villes japonaises a partir de bases terrestres. C’est également un B 29 qui a été utilisé pour le bombardement nucléaire sur les villes de Hiroshima et Nagasaki qui conduisit à la capitulation de l’empire Japonais.
bombardier B-29 Equipage du B-29 « Enola Gay »
- Le 6 août 1945 la bombe « Little boy » est larguée depuis le bombardier ‘EnolaGay sur la ville de Hiroshima.
- Le 9 Aout 1945, ‘est un autre bombardier : le « Bockscar » qui, devant initialement larguer la bombe « Fat Man » sur la ville de Kokura dut se détourner sur la ville de Nagasaki du fait de la couverture nuageuse.
La bombe atomique exploite l’extrême densité énergétique produite par une réaction de fission nucléaire en chaîne. Elle produit un rayonnement intense en même temps qu’un effet de souffle dévastateur, de très hautes températures et dissémine des particules radioactives. La conception de la bombe A est le fruit de plusieurs années de développement au sein du « Projet Manhattan ». La puissance de feu a atteint là un paroxysme qu’on souhaite ne plus jamais connaitre.