Après avoir joués les intrépides (pionniers de l’aviation) puis les chevaliers du ciel (aviation de la guerre 14-18), nos aviateurs prennent l’habit de l’explorateur. Dans les pays développés, l’avion apparaît comme un moyen de transport rapide. Il faut montrer, si l’on veut voler loin que l’on sait naviguer et se jouer des éléments. La presse, le cinéma, la littérature envisagent le pilote comme un héros souvent romantique et jamais sans courage.
La première guerre mondiale laisse des populations décimées, des régions dévastées mais une industrie aéronautique qui a énormément progressé techniquement sur la puissance des moteurs, les matériaux et les performances de vol.

La cordillère des Andes qui ne peut être traversée qu’en mettant l’avion a la limite de ses capacités. Les déboires des pilotes disparus dans le désert saharien en Méditérranée ou en Europe, et parfois rescapés comme Guillaumet dans les Andes, les équipages kidnappés par des bandits (Mermoz) font les gros titres des journaux et alimentent le mythe. Antoine de Saint-Exupéry, lui même pilote de l’aéropostale raconte avec beaucoup de précision les états d’âmes des équipages, les longues minutes d’attente des opérateurs radio (Terre des Hommes, vol de nuit, courrier sud).

Après des déboires économiques, la compagnie sera nationalisée et deviendra  Air France (1933)

Bien que l’aéropostale soit la première compagnie et la plus célèbre, elle n’est pas un cas isolé. La fin de la guerre a été marquée par l’apparition de bombardiers lourds allemands (Gothas) et des projets ont vu le jour coté allié dans la foulée. Ces avions ont de grandes capacités d’emport et un important rayon d’action. Héritage de la guerre, ils répondent a des noms pas trop sympathiques. comme le Blériot « Mammouth » ou le Breguet « Leviathan » ou encore le « Goliath » des usines Farman dont la version civile sera employée sur la première liaison Paris-Londres en Février 1919. Des projets de mise en place de liaison se développent vers l’orient (Roumanie, Beyrouth, Damas) et l’extrême orient (vol par étapes réalisé par Maurice Noguès en 1930)

• Le 13 octobre 1919 est adoptée à Paris une convention entre 27 pays occidentaux
  qui ouvrent leur espace aérien au transport public. Ceci oblige à immatriculer chaque appareil, F pour la France, I pour l’Italie, E pour l’Espagne, G pour la Grande-Bretagne, O pour la Belgique. Ce code d’identification est toujours en vigueur aujourd’hui.

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  mai 1919 : Première traversée de l’Atlantique par un plus lourd que l’air par Albert Cushing Read sur un Curtis NC-4. Comme on peut le voir, toutes les étapes sont des villes côtières. Et pour cause : Le Curtis NC-4 est un hydravion. On comprend facilement que ce choix est celui de la sécurité. Du reste, cela préfigure aussi les premières lignes commerciales en avion qui s’opéreront également sur ce type de machine.

15 juin 1919 : première traversée de l’atlantique nord en équipage et dans le sens Ouest-Est (avec le vent) entre Terre-Neuve et l’Irlande. par John Alcock et Arthur Brown sur un Vickers Vimy IV.

Cette première traversée de l’Atlantique se fait dans le sens des vents dominants et sur la plus courte des distances entre Terre-Neuve et l’Irlande. Il faudra un peu de temps avant de montrer qu’il est possible de relier deux grandes villes comme Paris et New-york mais aussi qu’il est possible de faire le voyage retour ou enfin (pour l’exploit), qu’un homme seul peut piloter un engin sur la grande traversée.
01 avril 1921 : Adrienne Bolland est, par défi,  la première femme à traverser la cordillère des Andes au cours d’un vol épique. A bord de son Caudron G3 dont le cockpit est ouvert, elle passe un col de 4100 m normalement au delà du plafond opérationnel de son avion.

1922 : premières ascensions en vol a voile thermique sur le Puy de Combegrasse (63)

1923 : premier ravitaillement en vol et premier vol de nuit.

8 mai 1927 : Disparition de Nungesser et Coli lors de leur tentative de relier Paris à New york à bord de l’oiseau Blanc en équipage dans le sens opposé aux vents dominants.20 et 21 mai 1927 : Traversée de New-york vers Paris Par Charles lindbergh sur le Spirit of Saint-Louis.

La popularité des pilotes va croissante. Les films de cinéma sont, a l’époque entrecoupés d’un entracte pendant lequel sont projetées des actualités. Sur le célèbre film de la FOX, on voit le Spirit of Saint-Louis , gavé de carburant, s’arracher péniblement du sol.

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  13 mai 1930 : Mermoz traverse l’atlantique sud de Dakkar à Natal (Brésil). Les 12 000 km de la ligne aéropostale imaginée par Latecoère se font en totalité en avion. Il disparaîtra en 1936 lors d’une traversée à bord de son hydravion la Croix du Sud.

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  Le 13 juin 1929, L’oiseau canari, un Bernard Hubert 190 T décolle de Boston pour établir la plus longue distance parcourue en survolant l’océan. Il part en direction de l’Espagne. Mais ce qui retient l’attention, est moins le record que la présence a bord du premier passager clandestin de l’histoire de l’aviation.

1er et 2 septembre 1930 : Dieudonné Costes et Maurice Bellonte traversent l’atlantique de Paris à New-york à bord du Point d’interrogation. Il s’agit donc de la première direct Paris-New-York.

C’est également en mai de cette même année que sont créées les premières lignes transatlantiques. Mais comment est-ce possible ? Et bien elles s’effectuent tout simplement en dirigeable Zeppelin et non en avion dont les capacités d’emport sont très faibles à l’époque.

• 1930 : invention du moteur à réaction (par Franck Wittle). Il faudra cependant attendre la fin de la seconde guerre mondiale pour voir apparaître des avions a réaction.
• 1932 : Amélia Earhart est la première femme à traverser l’atlantique nord.
• 1935 : Premier vol du Douglas DC-3 le plus célèbre des avions de transport. Sa version militaire le C47 ou Dakota pour la Royal Air Force et l’armée Française. En 1998 on trouvait encore 400 DC-3 en service (évidement des versions un peu modernisées)

Deux façons de transporter des passages s’opposent alors. L’avion et le dirigeable
L’histoire de ce dernier se mettra entre parenthèse avec la catastrophe du dirigeable allemand Hindenburg en 1937. Arrivant de sa 21ème traversée de l’atlantique, sont enveloppe gonflée de dihydrogène s’enflamme tuant 34 personnes.L’industrie aéronautique développe ses activités commerciales et son avenir semble assuré. La seconde guerre mondiale va changer cette évolution et l’on va assister une fuite en avant vers des armements toujours plus sophistiqués et dévastateurs. Plus que jamais, les maîtres du monde devront assurer la conquête du ciel.

• 1938 : premier avion  de ligne à cabine pressurisée. Le Boeing B307 Stratoliner ambitionne de monter plus haut pour aller plus vite et plus loin. Si haut que la pression en dioxygène est insuffisante pour un être humain. Si la solution pour les avions de chasse est de doter le pilote d’un masque a oxygène, pour le transport de passagers, il en va autrement. La cabine est donc fermée hermétiquement et une pompe maintient une pression suffisante.

• 1939 :  premiers transatlantiques commerciaux sur des Boeing 314 Clipper. Le transport de passagers prenait clairement l’option du décollage sur des plans d’eau. Mais la seconde guerre mondiale va stopper net l’essor de l’hydraviation.