L’aviation enjeu stratégique
En 1914 débute la guerre des tranchées entre l’Allemagne et la France. Dès le début de la guerre les aéronefs seront engagés sur des missions d’observation et notamment en soutien de l’opération des taxis de la Marne. Autour des tranchées, peu à peu, vont apparaître des ballons captifs pour observer les ennemis mais aussi des avions utilisés pour effectuer des missions d’observation au dessus des lignes ennemies voir parfois pour larguer les premières bombes.
5 octobre 1914: le pilote Joseph Frantz et le mécanicien Louis Quenault montent une mitrailleuse sur leur Voisin III. De retour d’une mission de bombardement, ils sont les premiers à abattre un avion allemand. Cette date marque le début de la chasse aérienne. Cette activité qui consiste à abattre les avions ennemis demande une grande habileté de pilotage mais aussi un certain art du combat aérien .
Certains pilotes vont développer des compétences leur permettant de dominer des adversaires souvent novices et d’accumuler des victoires. Jusqu’en 1918, des avions-chasseurs, rapides et maniables vont progressivement se distinguer des avions-bombardiers puissants et plus lourds. Les avions sont regroupés dans des escadrilles appartenant elles-mêmes à des groupes de bombardement, d’observation ou de chasse. De 30 escadrilles françaises au début de la guerre, ce nombre atteint presque 300 en 1918.
- novembre 1914 les premières groupes de bombardement sont créées en France. On vole sur des « Voisin III » et on lâche des bombes à la main derrière les lignes ennemies notamment pour clouer au sol les redoutés dirigeables Zeppelin.
- Mars 1915 : la première des 23 escadrilles de chasse Françaises est créée.
Au début de la guerre, le pilote de chasse, qu’il soit allemand ou Français est considéré par l’armée comme un simple chauffeur d’engin militaire. Peu gradé, et mal payé il doit prendre les airs même dans des conditions déplorables. Ce statut va rapidement évoluer et, ceux qui survivront aux conditions extrêmes finiront la guerre en héros de la nation.
Les puissances de feux des Allemands et des français sont proches aussi bien dans le ciel que sur Terre. Les évolutions technologiques sont souvent le gage d’une prise d’avantage sur l’ennemi
1er avril 1915 : Le constructeur Raymond Saulnier et le pilote Rolland Garros par la mise au point un système de blindage de l’hélice, inventent le tir dans l’axe de l’avion. Profitant de cet avantage, il surprend l’ennemi. Garros abat 5 avions allemands et devient le premier « as » de l’aviation. Disposer d’une mitraillette tirant dans l’axe permet de coordonner plus précisément le pilotage et la visée.
Le principe de protection de l’hélice consiste à poser un blindage sur la partie des pales exposée aux balles de la mitrailleuse.
Toujours en avril 1915, Le Neerlandais Anthony Fokker crée de son coté un système de synchronisation du tir. Celui-ci est asservi au moteur et les balles passent donc entre deux pales. Fokker est un inventeur opportuniste. Originaire d’un pays allié, c’est en Allemagne qu’il inventera son fameux système de tir mais aussi qu’il construira les plus célèbres avions de chasse allemands de l’époque.
A la fin de la Guerre, un dirigeable Allemand peut déverser 600 kilos de bombes sur Paris ou Londres.
L’armée Française qui disposait de 200 pilotes au début de la guerre en a 2000 en 1918. Certains deviendront des héros mais beaucoup seront abattus. Au tableau d’honneur, chaque camp compte ses as de l’aviation.
Pour être un as de l’aviation, il faut avoir abattu 5 avions ennemis et que ces actes de guerre soient reconnus.
Manfred Von Richthauffen, surnommé le « Baron rouge » est le plus célèbre d’entre eux. Très bon cavalier, il devient pilote de reconnaissance puis de chasse sur Albatros DIII pour finir dans son célèbre Fokker DR1 triplan. A la fin de la guerre il est à la tête d’une escadrille redoutée surnommée le « cirque volant » et dont les avions sont colorés en rouge. Il est abattu dans le nord de la France alors que les Allemand battent en retraite. Il compte alors 80 avions alliés a son tableau de chasse.
Côté Français : René Fonck (75 victoires) et Georges Guynemer de la célèbre escadrille des cigognes (53 victoires jusqu’en 1917 quand il est abattu) . Charles Nungesser (45 victoires) ont été les plus prolifiques.
En quatre années de Guerre les progrès dans l’aviation ont été importants. Les performances des avions ont permis tour a chaque camp de prendre l’avantage et les développements techniques, se sont souvent révélés décisifs. Une fois l’armistice signée, beaucoup de pilotes ont regagné la vie active et on du arrêter de voler. L’aviation civile va heureusement rapidement renaître de ses cendres.